📝Écrire des textes courts

Dans le cadre d’un appel à textes pour un livre collaboratif, j’ai écrit plusieurs courts textes dans un univers féérique et très enfantin. Mes textes n’ont pas été choisis mais j’en ai fait un petit recueil que j’ai enrichi avec d’autres courts textes, dans l’objectif d’en faire un univers de fantasy féérique à part entière, un jour.

Les illustrations d’Anaïs Verdier étaient magnifiques et très inspirantes. Le livre collaboratif s’appelle Kunigo : https://www.anaisverdier.fr/kunigo/

Je trouve l’écriture des textes très courts (maximum 10 000 signes) à la fois très difficile et très motivante : cela nous force à chercher l’évocation, à en dire beaucoup avec peu de mots et donc à créer des images frappantes, de la poésie, à jouer sur l’implicite.

Écrire des micronouvelles et des contes est un exercice que j’apprécie de plus en plus.

Voici un petit échantillon : La danseuse aux pétales de cerisiers

La petite danseuse court entre les arbres. Les larmes qui éclosent de ses yeux brouillent sa vue. « Pourquoi la petite danseuse court-elle ? Pourquoi pleure-t-elle ?»  se murmurent les cerisiers en fleurs. Mais elle n’entend pas, elle court en silence. Ses pieds nus sont légers sur l’herbe douce. Au milieu d’une clairière, pareille à une fleur de cerisier, elle se laisse aller sur le sol, seule au milieu des arbres, les yeux fermés, et laisse les larmes couler sur son beau visage.

Alors les arbres se penchent vers elle, leurs branches effleurent sa longue chevelure. Le vent, complice, s’enroule entre les fleurs et les feuilles, entre les branches, dans ses cheveux et en passant, sèche ses larmes. Un sourire étire alors ses lèvres . Elle ouvre ses yeux brillants et se lève lentement. La petite danseuse ne court plus : elle danse. Alors s’enchaînent pirouettes et entrechats, petits pas et sauts de chats, arabesques et cabrioles, pas chassés et pas de cheval, glissades, jetés et grand jetés qui s’emmêlent avec des éclats de rire.

Les fleurs des cerisiers, petites fées agiles et coquines, s’entrelacent et tourbillonnent au rythme de ses gestes gracieux. Les unes se déposent sur sa chevelure, doux diadème qui s’éparpille aux quatre vents la seconde d’après ; les autres s’enroulent gaiement autour d’elle ; d’autres encore papillonnent dans les airs avant de flotter vers le sol, formant un tapis doux et odorant, dans lequel la petite danseuse se laisse glisser doucement.

Elle ferme les yeux, apaisée, et écoute le froissement délicat des fleurs, murmures de petites voix d’un tendre et doux violet. Au-dessus d’elle les immenses cerisiers centenaires se penchent à nouveau et la recouvrent de leur ombre protectrice. La douce et tiède main du vent printanier soulève ses cheveux et effleure sa joue.

La petite danseuse ne court plus : parmi les fées de cerisier, elle laisse partir son chagrin, dans les bras chargés de fleurs du Zéphyr.

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