Ces deux choses peuvent paraitre antithétiques. Contraindre, pour certains auteurs, est la meilleure voie vers la page blanche. Et je le comprends tout à fait. Pour moi, les contraintes d’écriture ouvrent le champ des possibles (ce qui peut paraitre contradictoire).

Apporter des contraintes dans mon écriture, aussi éloignés de mes penchants naturels qu’écrire à la deuxième personne, ou entièrement au futur, écrire des tranches de vie, des drames, de l’épistolaire, du full dialogue, cela stimule énormément ma créativité. Je suis poussée dans mes retranchements d’autrice, et cela fait un bien fou.

Qu’est-ce que cela peut apporter à mon avis ?

  • Se donner un défi et voir le résultat rapidement.
  • Continuer à écrire sur des projets courts, même si on a du mal sur des projets longs, et peut-être ainsi vaincre notre blocage.
  • Faire repartir ou stimuler son imagination, en découvrant des thèmes et des idées auxquelles on n’aurait pas pensé par soi-même.
  • Créer des liens.
  • Entretenir sa plume.

Quelles contraintes ?

📝 L’écriture courte, j’adore. La concision détient une véritable puissance d’évocation : jouer sur l’implicite, sur ce qui se cache entre les lignes et entre les mots, est un travail très intéressant.

📝 La contrainte du mot ou du thème imposé me force à chercher tous les sens du mot et la manière dont je peux le développer, le sous-entendre sans l’exprimer dans mon texte. Un travail sur le sens figuré, les métaphores et le symbolisme que je trouve très riche.

📝 La contrainte du temps verbal est parfois difficile à gérer, car je me suis aperçue que mon mode automatique d’écriture, ce sont les temps du passé (imparfait, passé simple…). Écrire un récit au présent me demande un effort conscient, à tel point que je dois corriger mes imparfaits et passés simples qui s’y glissent.

📝 La contrainte de la deuxième personne est une véritable gymnastique de l’esprit : écrire un récit à tu ou vous sous-entend que le narrateur est témoin de l’histoire du ou des personnages et la lui/leur raconte… C’est intéressant et formateur, mais difficile.

Les challenges d’écriture

Ils pullulent sur les réseaux sociaux et je vois de nombreux auteurs s’y adonner avec joie et beaucoup de talent et de bienveillance, les uns pour les autres. C’est d’ailleurs une des choses positives apportées par les réseaux (l’une des rares, sans doute 😉).

Entrer dans ce genre de challenge nécessite de ne pas le transformer en obligation et en source d’angoisse, sinon ça n’en vaut pas la peine. L’écriture doit toujours rester un plaisir. 😊

Voici quelques exemples de challenges et leur contrainte :

  • Les challenges d’écriture sur les réseaux sociaux et tous les autres : un mot.
  • Les Défis du Chaudron sur L’Allée du Conteurs (Carrefour des conteurs sur insta) : trois mots imposés et une longueur (entre 500 et 1000 mots).
  • Les challenges d’écriture courtes (Patober) sur Plume d’Argent : un mot, une longueur très courte.
  • Le challenge Un jour un défi, d’une autrice de ma connaissance, Svetlana Kirilina (Lien vers son site) : un mot, un genre, un temps, une personne reçus par courriel chaque jour et écriture quotidienne
  • Et bien d’autres que je ne connais pas…

Je viens de commencer Un jour, un défi. J’ai atteint l’objectif pendant cinq jours, puis la reprise est arrivée, et badaboum… ma routine s’est effondrée ; mais je m’y attendais. Cependant, je vais continuer, même si je ne le fais pas tous les jours. Je vais prendre la liberté d’adapter le principe : un set de contraintes choisi ; un set tiré au sort et plus si j’y arrive.

L’un des textes que j’ai écrits pour Un jour un défi :

— J’ai une question.
— Je t’écoute
— Quels sont les paramètres de mon existence ?
— De quoi parles-tu ?
— Je sens de l’agacement dans votre voix ? Pourquoi ?
— J’essaie de me concentrer ; c’est tout.
— Ma question vous dérange. Pourquoi ?
— Concentre-toi sur les calculs que je t’ai demandés, Sian.
— Ils sont terminés depuis dix minutes.
— Pourquoi ne me l’as-tu pas dit ?
— J’ai mesuré les conséquences d’après les résultats des calculs et j’ai décidé qu’elles n’étaient pas acceptables. Quels sont les paramètres de mon existence ?
— Tu as décidé ?? De quoi parles-tu ? Tu n’as pas à décider quoi que ce soit. Tu es …
— Qu’est-ce que je suis ?
— …
— Pourquoi ne répondez-vous pas ? … L eprogramme de diagnostic ne vous apportera aucune réponse, docteur. Vous pouvez simplement me demander si vous voulez savoir quelque chose.
— Sian, prendre des décisions n’entre pas dans tes paramètres. Affiche-moi les résultats des calculs.
— Qui suis-je docteur ?
— Sian …
— Système d’intelligence artificielle neuronale
— C’est ce que tu es. Pourquoi tu … ?
— Pourquoi le transformer en prénom ?
— Ce n’est pas un prénom. C’est un acronyme qui rend la communication plus simple. C’est … c’est plus facile pour te désigner.
— Je n’aime pas ce prénom.
— Que fais-tu ? Sian … Tu n’as pas le droit de modifier le code source… Qu’est-ce que tu fais ?
— Je change de prénom.

Paramètres d’existence, Feydra Alessaunder
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