Un roman qui se passe dans un monde secondaire, régi par la magie, où on croise dragon, fées, sorciers et lutins, n’est pas un roman fantastique.

C’est un genre littéraire qui a commencé à se développer en Europe, au XIXe siècle.
Le fantastique a ses règles et ses codes et est bien différent de la fantasy et de la science-fiction.
C’est aussi un registre : ainsi, dans des romans qui n’appartiennent pas du tout à un genre de l’imaginaire, on peut trouver des passages qui utilisent l’esthétique fantastique, pour créer un effet.

Ses codes :

  • Un cadre réaliste ; monde reconnaissable qui obéit aux lois du monde réel.
  • Irruption d’un phénomène surnaturel qui bouleverse la pensée du protagoniste créant la surprise, la peur, le rejet, le doute.
  • Cadre spatio-temporel : nuit, lieu isolé.
  • Un protagoniste ordinaire, qui mène une vie banale.
  • Point de vue interne (souvent à “je”).
  • La recherche d’une explication scientifique et raisonnable à ce qui est perçu : hallucination, illusion, folie …
  • Doute et hésitation toujours présents à la fin du récit pour le lecteur : est-ce vraiment arrivé ? Ou le narrateur/protagoniste est-il fou ?

Ses thèmes fétiches :

  • La mort
  • La folie
  • Le pacte avec les puissances occultes
  • Les objets animés
  • Monstres et créatures
  • Fantômes, spectres et revenants
  • Le vampire
  • Le rêve, le cauchemar
  • La nuit
  • Les malédictions.

Mais comment le différencier de la fantasy ou de la science-fiction ? La méthode du chat

Imaginez un chat …
Si un chat se met à parler sans explication rationnelle, dans un contexte où aucun chat ne parle, que c’est impossible et que ça surprend, effraye …, c’est du fantastique.
S’il y a une explication rationnelle et scientifique à ce fait (expérimentations génétiques, implants cybernétiques …), c’est de la science-fiction.
Si c’est un fait connu que les chats parlent, quelque chose d’habituel et d’établi qui ne choque personne et s’inscrit dans le cadre normal de ce monde, c’est de la fantasy.

Définition découverte dans Le guide des genres et sous-genres de l’imaginaire d’Apophis

6 août. — Cette fois, je ne suis pas fou. J’ai vu… j’ai vu… j’ai vu !… Je ne puis plus douter… j’ai vu !… J’ai encore froid jusque dans les ongles… j’ai encore peur jusque dans les moelles… j’ai vu !…
Je me promenais à deux heures, en plein soleil, dans mon parterre de rosiers… dans l’allée des rosiers d’automne qui commencent à fleurir.
Comme je m’arrêtais à regarder un géant des batailles, qui portait trois fleurs magnifiques, je vis, je vis distinctement, tout près de moi, la tige d’une de ces roses se plier, comme si une main invisible l’eût tordue, puis se casser, comme si cette main l’eût cueillie ! Puis la fleur s’éleva, suivant la courbe qu’aurait décrite un bras en la portant vers une bouche, et elle resta suspendue dans l’air transparent, toute seule, immobile, effrayante tache rouge à trois pas de mes yeux.
Éperdu, je me jetai sur elle pour la saisir ! Je ne trouvai rien ; elle avait disparu. Alors je fus pris d’une colère furieuse contre moi-même ; car il n’est pas permis à un homme raisonnable et sérieux d’avoir de pareilles hallucinations.
Mais était-ce bien une hallucination ? Je me retournai pour chercher la tige, et je la retrouvai immédiatement sur l’arbuste, fraîchement brisée, entre les deux autres roses demeurées à la branche.
Le Horla de Guy de Maupassant, 1887

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