Les arbres et l’imaginaire

La forêt est très fréquemment rencontrée dans les contes, les romans de chevalerie et dans les récits de fantasy ou fantastique. Elle est un lieu ambivalent...
Rentrée dans l’imaginaire au moyen âge, au début de la déforestation, elle est idéalisée. C’est un refuge, un lieu de magie. Elle est l’un des seuils (comme la rivière) vers le monde des fées, un lieu de passage.
Elle est aussi l’endroit où vivent des peuples en harmonie avec la nature, comme les elfes ou des tribus d’humains éloignés des villes.
Pourtant, elle peut être perçue comme un lieu dangereux, dans lequel on s’égare et on perd le contact avec la civilisation.
Elle est la nature incontrôlable et envahissante. On voit où elle commence, mais on ignore où elle se termine. Elle est le terrain d’aventures et de rencontres dangereuses, le domaine des bêtes, des bandits et des monstres.
La longévité des arbres en font des témoins des temps anciens, des reliques, au même titre que les monuments. Bien souvent, dans un récit de fantasy, la destruction d’un arbre millénaire est une victoire pour la puissance maléfique.
J. R. R. Tolkien l’a bien souvent évoqué. Dans le Simarillion, la destruction des deux arbres de Valinor par Morgoth et Ungoliant signe une nouvelle ère. Dans le Seigneur des Anneaux, l’arbre blanc symbolisant la dynastie des rois humains est détruit par Sauron et renait lorsqu’il est vaincu.
La protection des arbres anciens est d’ailleurs une question d’actualité. Certains pays protègent leurs plus vieux spécimens au même titre qu’un monument historique.
La thématique de la destruction des forêts par l’industrie et la pollution est aussi un enjeu dans la fantasy. On le voit chez Tolkien, notamment, dont la forte conscience écologique s’exprime dans le Seigneur des Anneaux. La victoire des Ents contre Saroumane représente le triomphe de la forêt face à ceux qui veulent la détruire.

Sources :
Article du site National geographic “Les forêts au coeur de l’histoire et de l’imaginaire français”
L’imaginaire de la forêt sur le site de la BNF https://fantasy.bnf.fr/fr/albums/imaginaire-foret/index.php

Les arbres dans mon imaginaire

Dans toutes mes œuvres de fantasy, les forêts ont un rôle important. J’y suis personnellement attachée, car c’est un lieu fascinant pour moi. Les arbres y sont nombreux, puissants, anciens et elle est souvent le refuge d’une vie magique. Friande des légendes qui tournent autour des arbres, j’ai puisé dans le livre Arbres sacrés (Légendes et symboles) de Bernard Baudoin. C’est une mine d’informations et d’inspirations sur le sujet. Je me suis intéressée à l’idée des Arbres Maitres.

« Il est des arbres qui ne ressemblent à aucun autre. Ce sont les grands arbres, ceux que l’on appelle « les Arbres Maitres ». Ils sont magnifiques, puissants, s’imposent au milieu des autres arbres ou seul dans un pré, une clairière. […] Liens indéfectibles entre les énergies cosmiques et les énergies telluriques, de nombreuses traditions les considèrent comme les gardiens de la Terre, de l’humanité tout entière. […]
Il est dit que les Arbres Maitres appartiennent à un plan divin, et tels des canaux énergétiques entre le ciel et la terre ont une mission à accomplir auprès des humains, apparentée le plus souvent à une protection […].
Les Arbres Maitres sont reliés souterrainement à tous les arbres qui les entourent. « 

Arbres sacrés de Bernard Baudoin

Dans l’un de mes projets actuels, une revisite de conte, se trouve un arbre millénaire, un hêtre dont les racines atteignent le centre de la planète et les branches les cieux et les autres dimensions. C’est un hêtre. Son nom est Aestiamat. Bien que la majorité des humains aient oublié son existence, il préside au voyage des âmes et préserve l’équilibre du monde, à travers le réseau de racines qui le relient à tous les arbres, à toutes les plantes, au moindre brin d’herbes, et aux êtres vivants. Certains, comme les dryades ou les dywengars, l’entendent encore, mais ils sont rares.

Terminons par une citation que je trouve douce-amère. 🤗

« Aujourd’hui, alors que les espaces boisés subissent la pression des sociétés industrielles, la forêt rêvée se retrouve déplacée dans les univers merveilleux de la fantasy, comme si elle ne pouvait plus exister ailleurs que dans notre imaginaire. »

Dossier de la BNF « L’imaginaire de la forêt »
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