📖 Chroniques livresques : Une couronne d’os et d’épines d’Emily Norsken

Maison d’édition : Les Trois Nornes

Année de publication : 2021

Résumé de la quatrième de couverture

Servir le royaume qu’importe le prix, qu’importe le moyen.

Bien au Nord, sur le royaume de Cnàimh, les Dieux, les Anciens et le Os veillent. Le souvenir du roi Teodor dit le Boucher hante toujours ses habitants. Pour survivre aux hivers glacials du dieu Wyrn, ces terres doivent rétablir les alliances défaites sous la lame des conquêtes du feu dirigeant sanguinaire.

Nayla appartient au sang sombre, la chamane l’a désignée ainsi lors de son rituel de passage. Corbeau, elle devra devenir.  Elle doit rejoindre cet ordre de femmes pour devenir les yeux et les oreilles du roi des Os, Ingvar le Juste. Guidée par la Reine des Corbeaux, Frihër Agn, Nayla devient Nå, son héritière.

J’ai beaucoup aimé ce roman. Il entre dans le genre de la fantasy et on y retrouve de nombreuses références à la mythologie nordique, aux contes et légendes, aux mille et une nuits. Mais c’est une fantasy très réaliste (low fantasy), car la magie est peu présente. L’histoire se déroule sur plusieurs dizaines d’années et le roman se découpe en plusieurs parties, qui n’ont pas toutes le même rythme.

L’intrigue prend toute son ampleur sur la deuxième moitié du roman environ. Les rebondissements sont parfois déstabilisants, car ils nous tombent dessus, comme ils tombent sur l’héroïne : ils ne sont pas du tout annoncés, ni préparés et cela fonctionne plutôt bien. Elle est centrée autour du pouvoir et des complots, des trahisons et des manipulations, des alliances brisées. Les personnages évoluent dans un monde violent et cette violence est montrée, sans être trop graphique, malgré certaines scènes particulièrement difficiles.

J’ai trouvé l’univers riche mais aussi très proche de la réalité : les nations évoquées sont assez différentes les unes des autres et font référence à des pays comme la Chine, les pays nordiques, la Perse… . Chaque contrée est surtout évoquée à travers les dialogues et certaines scènes, mais cela suffit à comprendre leur particularité. Ce que j’ai trouvé très intéressant et très réussi, ce sont les intermèdes au début de chaque partie : à travers des petits contes et légendes, l’auteur fabrique la cosmogonie de son univers, à l’image des mythes ancestraux.

Nous suivons le parcours de Nayla, un Corbeau, qui raconte elle-même ses propres aventures : nous vivons avec elle les épreuves, parfois horribles, et les rencontres, parfois magnifiques, qui vont la façonner. Nous découvrons aussi les traditions et les fonctions de la puissante organisation des Corbeaux. Ce que j’ai trouvé véritablement intéressant dans ce roman, ce sont les différentes relations que l’héroïne construit, avec les autres personnages. Même si elle prend parfois des décisions lourdes de conséquences et discutables, elle reste humaine. Sa relation avec son Ombre est de toute beauté.

La plupart des personnages sont riches, intéressants et complexes. Le handicap et la non binarité sont représentés de manière très naturelle, à travers des personnages qui ont un rôle important dans l’intrigue. Un regret subsiste cependant : j’aurais aimé que le personnage de l’antagoniste soit un peu moins cliché et surtout percevoir un peu mieux ses motivations et son histoire.

Beaucoup de thèmes se croisent : le pouvoir, le devoir, les responsabilité, la culpabilité, la vengeance, les religions, l’importance et le sens des rituels, la famille…

En ce qui concerne le style de l’autrice, je trouve qu’elle a une très belle plume : j’aime beaucoup ses descriptions courtes mais très sensorielles. Elle choisit des mots justes et précis. Les dialogues sont tous très naturels et bien menés.

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