Ma fabrique de héros

Moi : Mes héros ? Euh … Je n’ai jamais réfléchi à ça moi… Mes héros, ils existent, c’est tout. Enfin, ils existent ou pas ? Bon sang, ça me donne mal à la tête …  Comme d’habitude avant d’avoir des réponses, j’ai eu … des questions : qui sont mes héros ? Comment est-ce que je les crée ? Qu’est-ce qui fait d’eux des héros ? Est-ce que ce sont des héros ?

Voilà donc le résultat de ma réflexion, puisque j’ai décidé que j’allais écrire une petite scribouille sur le sujet. 😎

Qui sont mes héros ?

Mes héros sont les personnages principaux de mes histoires, les protagonistes, et ils ont un petit quelque chose qui les rend exceptionnels, mais qui n’est pas forcément un pouvoir.

Je vous présente ma petite galerie de héros, réunis par roman :

  • Abbie, une vampire rebelle/ Tomàs, un loup-garou, protecteur et loyal.
  • Neal D’Lesser, un archéologue passionné et très intelligent, pas tout à fait humain/ Shayn, un ancien assassin d’une secte intersidérale.
  • Cynred Ambrosius, un homme défiguré qui a un don pour la musique/Isobel, une guerrière Elfen, dont le peuple possède des secrets/ Sirian, un sigilite au passé tragique qui le hante encore.
  • Isidore, une adolescent avide de connaissance, mais qui a des difficultés pour s’intégrer au milieu académique/Améthyste, une mélusinienne joyeuse et facétieuse/Son frère, Aldric, un enchanteur solitaire qui cache un lourd secret.

Lorsque je commence une histoire, j’ai souvent un héros/une héroïne en tête. Mais il ou elle ne reste pas longtemps seul(e). Il lui faut un ou plusieurs alliés (et un ennemi, mais c’est un autre sujet). Et souvent ce personnage s’impose tellement à moi qu’il acquiert très vite le statut de héros à part entière, avec son histoire propre, qui est bien entendu mêlée à celle de mon autre héros.

Qu’est-ce qui fait de mes personnages des héros ?

C’est la capacité d’un personnage à :

  • choisir d’affronter les épreuves et, qu’il les réussisse ou non, de continuer sa route. La notion de choix me parait importante : le héros est celui qui prend la décision de partir, de se battre, de découvrir la vérité, d’enquêter …
  • évoluer, grandir, se connaitre et s’accepter. En cela, mes héros s’opposent à leur antagoniste, qui n’évolue pas et ne change pas, sans doute parce que, dans tous mes projets, ce sont des entités inhumaines, profondément maléfiques ou chaotiques, dénuées de toute capacité d’évolution.
  • être imparfait et humain. J’essaie de faire en sorte que mes héros soient humains avec leurs doutes, leurs erreurs, leurs souffrances, leur vulnérabilité.
  • faire le bien. Mes héros sont foncièrement bons ou tendent vers le bien. Je suis incapable de mettre en avant des personnages maléfiques. Cela ne signifie pas qu’ils ont toujours été du côté du bien , qu’ils n’ont pas commis des actes répréhensibles ou qu’ils sont parfaits. Mais mes héros cherchent à s’améliorer, se racheter. Ils peuvent être torturés, tourmentés, mais pas foncièrement maléfiques.

Quel est mon processus de fabrication ?

Mon processus de création varie d’un projet à l’autre :

  1. Abbie, l’héroïne d’Au coeur de la nuit, est un personnage que j’ai créé pour le jeu de rôle Vampire La mascarade. Je l’ai tellement appréciée que je lui ai donné un roman à part entière, qui n’a rien à voir avec le scénario pour lequel elle a été inventée à la base.
  2. Pour les autres, le processus était bien différent : pour mon roman de science-fiction, mes deux héros sont sortis tout armés de mon imagination. Pour Neal, je suis partie de l’idée de l’archéologue badass. Puis Shayn s’est imposé : un ancien assassin qui est sorti de son endoctrinement et qui tente de se racheter. Comment les ai-je créé ? En fait je n’en ai aucune idée, ils sont juste apparus. Il doit surement y avoir une inspiration quelconque, mais cela fait tellement longtemps que je l’ai oubliée.
  3. Pour Cynred, j’ai été inspiré par le personnage du fantôme de l’Opéra, que j’ai développé différemment de l’histoire originale. Son évolution est foncièrement liée à l’univers dans lequel il évolue (Le Duché de la Rosace).

C’est un processus qui prend beaucoup de temps : mes protagonistes grandissent et s’étoffent au fur et à mesure que j’écris. Écrire des petits textes pour les mettre en scène m’aide beaucoup à faire connaissance avec eux, à les ancrer, à leur donner de l’épaisseur, en les faisant vivre dans différentes situations.

Alors la question reste ouverte : est-ce le héros qui amène l’histoire ? Ou l’histoire qui amène le héros ? Le héros s’impose-t-il ? Ou bien est-il construit ?

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