📝 Mon processus d’écriture
Jardinage, architecture et worldbuilding
📝 Jardinier ou architecte ?
🌼Un jardinier est un auteur qui construit son intrigue et son univers au fur et à mesure de l’écriture de son premier jet : on ne connait pas la fin et on se laisse porter par notre écriture.
🗺️ Un architecte est un auteur qui prépare son intrigue et son univers avant de commencer à écrire, planifiant chaque étape de l’histoire de la situation initiale jusqu’au dénouement, prévoyant chaque personnage et chaque lieu en détails.
J’étais une jardinière : une scène s’imposait à moi et je voulais la raconter, puis je continuais le récit en allant là où mon imagination m’emmenait scène après scène. Mais je n’ai jamais rien achevé ainsi, car très vite les idées s’épuisaient, pour tout un tas de raisons, pas toutes liées au processus d’écriture lui-même.
Mon projet actuel est une réécriture du conte Blanche Neige des frères Grimm qui consiste à inventer la suite du conte. J’ai fait un plan complet. Je sais comment je veux que mon histoire se termine, quelles sont ses grandes étapes, qui sont mes personnages. Mais cette trame est mouvante, des personnages sont ajoutés, d’autres prennent un rôle plus important, d’autres disparaissent ou sont remplacés, des lieux sont créés, des évènements importants surgissent, m’obligeant à reprendre ce que j’ai déjà écrit pour ne pas perdre en cohérence. C’est un processus créatif à la fois exigeant et enthousiasmant.
Donc, je suis une hybride d’architecte et de jardinière : une jarditecte ?😀
📝 Création d’univers
Quand on écrit une œuvre de fantasy – car sous ma plume le monde du conte est devenu un monde de fantasy -, la questions des lieux et des rouages de l’univers sont importants. Dans ce domaine-là, je suis une pure jardinière. Je me suis concentrée sur l’histoire, à partir de deux simples lieux : le royaume de Blanche Neige et le royaume du Prince. Le peu de détails inhérent au genre du conte qui laisse libre court à l’imagination me laissait le champ libre : le royaume de Blanche Neige est devenue un royaume forestier avec la chaine des sept pics comme unique relief ; celui du prince – entièrement à imaginer – est devenu un grand royaume de collines, de champs et de vergers. Puis l’histoire a voulu que d’autres lieux surgissent du néant : le Val Ardent, royaume maudit serti au milieu d’un cercle de montagnes volcaniques et les Baronnies de Nordespierre, ancien royaume transformé en huit baronnies, l’une d’elle gouvernée par Barbe Bleue. Et enfin, il me fallait une terre hostile et détruite depuis des temps immémoriaux, dans un conflit magique qui s’est terminé des millénaires auparavant, et qui a été oublié par les hommes, ou bien transformé en légende : les Terres Dévastées, au pied d’une chaine de montagne gigantesque qui marque la frontière du monde des humains. Q’y-a-t-il derrière ? Mystère ! 🤔
Enfin, s’est ajoutée, au hasard des pérégrinations de mes héros, une vaste forêt, inhabitée des hommes, car trop mystérieuse et étrange, un haut lieu de pouvoir féérique, au cœur de laquelle vivent des créatures insoupçonnées.
En ce qui concerne les organisations humaines, rien de bien nouveau : des rois, leurs conseillers et ministres, des gouverneurs, des barons, des gens du peuple, des princes et des soldats, des villages, des villes, des châteaux … Comme mon roman ne contient pas d’intrigues politiques, j’ai conservé la « géopolitique » classique des contes, me concentrant plutôt sur la magie et l’humain.
Il reste la grande question des noms : quels noms donner aux personnages ? quels noms donner aux lieux ?
Pour les personnages, ce n’est jamais évident pour moi, surtout dans un roman de fantasy, alors j’avoue que j’utilise des générateurs comme inspiration. 😊 Par exemple, trouver des noms pour les sept nains a été une gageure.
Pour les lieux, j’essaie de trouver des noms qui, par les sonorités ou leurs significations, évoquent les caractéristiques de la contrée ou bien de ses habitants. J’aime bien les groupes nominaux un peu descriptifs ou parfois des noms composés que je crée.
📝 A propos de magie
J’ai voulu un univers essentiellement humain. La magie traditionnelle des contes existe, elle baigne l’univers sans être forcément expérimentée par ses habitants. Certaines personnes ont la conviction qu’elle existe ; d’autres l’ont côtoyée, manipulée ou bien y ont été confronté ; d’autres encore pensent qu’il ne s’agit que de légendes et de contes.
Dans mon univers, les fées, les dragons et les autres créatures magiques ont certes arpenté la terre, et côtoyé les humains, se mélangeant à eux, mais la plupart sont depuis retournés dans leur royaume, suite à une guerre qui a failli détruire le monde .
En écrivant, une idée m’est venue : j’ai imaginé que les siècles de présence féérique ont imbibé les royaumes humains de magie, qui, essentiellement infusée dans la terre, se matérialisait dans des lieux (forêt, bosquet…) ou à travers des végétaux ou des animaux particuliers. Parmi les humains, existent donc quelques hybrides gardant une trace des créatures féériques disparues dans leur sang, leur donnant des capacités particulières. Considérés comme des monstres, ou tellement rares que le commun des mortels ne connait même pas leur existence, on les voit peu et ils se cachent.
Enfin, il existe un lien très fort entre la magie et la nature, que je m’efforce de rendre luxuriante dans mon roman : elle est l’endroit où la magie fleurit et se manifeste. Mes créatures féériques sont des créatures de la nature, la nature est l’endroit où la magie survit le plus et où elle renait et grandit.
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