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Le pays d’octobre
La déesse marche dans le pays d’octobre. Dans cette forêt mordorée éternelle, aux senteurs de mousse, de feuilles et de champignons, dans une lueur cramoisie et orangée, ses pas bruissent sur les feuilles et s’enfoncent dans la terre meuble. Les fées jouent de la flute au milieu des cercles de champignons et l’appellent de leurs petites voix. Elle marche dans le pays d’octobre, au milieu des fûts noirs et bruns des arbres millénaires. Elle marche dans le pays d’octobre.
La lune brisée
Kluak leva ses yeux fatigués vers le ciel. Il sentait derrière lui les vibrations de son vaisseau, mais il n’était pas encore prêt à partir. Il ne voyait plus le sol grisâtre et rocheux, les ruines de béton, de verre et de métal. Il ne sentait plus la fumée âcre, l’ozone ou l’odeur de méthane. Il était le dernier Epsilonien de la planète, le dernier à contempler la lune que son peuple adorait, Azarak l’éternelle. La lune qu’ils avaient brisée.
La fille automate
Le forgeron pressa le pas. Dès qu’il parvint à l’horlogerie, deux minutes avant cinq heures, les portes s’écartèrent comme par magie. Il écarquilla les yeux en avançant dans la pénombre, guidé par le ronronnement des horloges. Puis il la vit, debout derrière le comptoir : ses yeux rouges étincelaient, sa peau d’or sombre reflétait la lueur des chandelles, un doux cliquetis émanait de sa poitrine. Le garçon énamouré sourit, ébloui par la fille automate.
La fontaine pétrifiante
Il existe un village perdu au milieu des landes, au sommet de falaises gigantesques. Le tonnerre des vagues enveloppe l’endroit à toute heure du jour et de la nuit. Une brume lourde s’enroule autour des arbres éternellement figés, les habitants sont des statues de pierre. Le seul signe de vie, en son centre, est la fontaine glougloutante remplie de l’eau étincelante qui jaillit du visage d’une gorgone aux cheveux de serpents : la fontaine pétrifiante.
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